Barbara Corcoran : comment est-elle devenue la Reine de l'immobilier New Yorkais en avançant avec humour et originalité
Une vision du business décomplexée, qui nous prouve que performance et humour font des étincelles !
Barbara Corcoran a fondé le Corcoran Group en 1973 avec les 1 000 $ que son petit ami de l’époque lui a prêté. Ce dernier devient son associé, puis la quitte pour épouser leur secrétaire quelques années plus tard, affirmant que Barbara "ne réussirait jamais sans lui". Contre toute attente, cet évènement traumatisant devient le fuel de son succès phénoménale.
Sa devise : “Je considère votre rejet comme un porte-bonheur car les meilleurs choses dans ma vie sont arrivées à la suite d’un rejet.”
C’est ce qu’elle écrit à CNBC qui la refuse initialement pour l’émission Shark Tank.
Aujourd’hui à la tête d’une fortune de près de 100 millions de dollars, elle est aussi connue pour avoir changer radicalement de carrière à 68 ans, en rejoignant les médias et la télévision américaine. Vous la connaissez certainement grâce à l’émission Shark Tank, où les “shark” / les investisseurs, dont Barbara fait partie, investissent dans des entreprises qui viennent pitcher leur produit.
Sa secret sauce :
Rebondir rapidement après un échec et l’utiliser comme source d’énergie.
Credit : Resident Magazine on April 7, 2016. Mike Coppola/Getty Images Portrait
Sa vie est une véritable histoire “from rag to riches” (des chiffons à la richesse) : née dans une famille de 10 enfants vivant dans un appartement de 2 chambres dans le New Jersey, diagnostiquée dyslexique et ayant de réelles difficultés à l’école. Son parcours n’a rien de linéaire et elle a su se faire une place dans l’immobilier New Yorkais tout en gardant son identité et son humour.
Nombreuses sont les anecdotes sur cette femme d’affaires haute en couleurs dont j’apprécie le franc parler et son approche créative et décomplexée du business. Du marketing au recrutement elle ne fait rien comme tout le monde, comme: s’habiller en costume rose aux événements de networking, embaucher en priorité des mères au foyer en tant qu’agents immobilier, peindre un immeuble en rose et le renommer “l’éléphant rose” pour attirer les acheteurs …..
=> HAVE FUN ! “L’outil le plus sous-estimé dans le business est la carte de l’humour”
Elle s’est inspirée de la “bizarrerie” de son père et sons sens de l’humour pour fédérer ses équipes. Entre les canulars organisés incluant parfois leurs clients :
comme le jour où elle organise une virée en bus avec les femmes de ses clients les plus fortunés et simule une panne en plein Harlem sur 145th et Amsterdam (quartier malfamé à l’époque surtout quand on est couverte de diamants !).
Ces fêtes annuelles avec des thèmes originaux comme “cross dress” (les hommes s’habillent en femmes et vice-versa), “wear pink only”, “dress like in 1940”….A tel point qu’elle attire les agents des concurrents, qui voulaient eux aussi s’amuser tout en travaillant !
=> La seconde qualité la plus sous-estimée est la créativité - et une originalité assumée.
Utilisez votre imagination et restez créatif quelque soit votre industrie. Elle a de nombreux coups de génie marketing à son actif. En voici deux ici :
“Si vous voulez vous faire remarquer, écrivez votre nom sur le mur.” dit-elle. Lorsqu'elle s'attaque à un bâtiment réputé invendable, elle le fait peindre en rose et le rebaptise “l'éléphant rose”. Il a été loué en trois mois. Pour une autre propriété problématique, Barbara a inventé une histoire de coffre mystérieux dont le contenu allait être révélé lors de la vente (bien sûr!)….
Dans les années 2000, lorsque les acheteurs faisaient face à une grande compétition pour mettre la main sur un bien, ceux ayant un chien se faisait refuser à la fameuse interview avec le “Board” de l’immeuble* (voir l’explication tout en bas). Barbara a donc publié un article dans le NY Post offrant une formation à ces chiens afin qu’ils se comportent bien en interview ! Cela lui a valu une énorme publicité gratuite et de nouveaux clients !
=> Fail well. “Prends un coup mais relève toi rapidement.”
Savoir rebondir après un échec et ne pas perdre de temps à s’apitoyer sur son sort, est selon elle, LA différence fondamentale entre les gens qui réussissent et les autres. Elle a eu 20 emplois avant 23 ans et encourage les jeunes générations à faire de même pour expérimenter, se tromper le plus tôt possible dans la vie afin de mieux se connaître.
=> Valoriser l’attitude plutôt que l’expérience.
Selon elle, l’état d’esprit des gens qu’elle recrute compte bien plus que leur diplômes et expériences. Elle ne recrute que des gens avec qui elle se voit partir en vacances et les préfère “street smart” que “book smart”. Ses deux critères pour investir dans une boîte ou recruter quelqu’un sont 1/ la capacité à vendre et 2/ la rage de conquérir. A méditer pour les investisseurs qui lisent cette lettre !
Croustillant à souhait, voici la lettre qu’elle envoie suite au refus de sa candidature à Shark Tank.
Dans sa conférence TEDxBarnardCollege, Barbara Corcoran revient sur ces échecs et en quoi changer notre perception du rejet est clé pour être en capacité de saisir la prochaine opportunité.
“Continue d'avancer et ne t'apitoie pas sur ton sort”.
"My best successes came on the heels of failure."
“My mother is an amazing woman. Not only did she manage the entire household, she noticed a gift in each of her kids and instilled confidence in all of us that that gift would take us wherever we wanted to go.”
“I built the business exactly the way my mother built and ran her family. I wanted a replication of the big, happy family I grew up in. I wanted happy people having fun.”
"The difference between successful people and others is how long they spend time feeling sorry for themselves."
“You don’t need an MBA to launch a business. You need street smarts and grit.”
"Leaders come in two flavors. Expanders and containers. The best leadership teams have a mix of both."
"A complainer is like a death eater because there's a suction of negative energy. You can catch a great attitude from great people."
*Explication sur les interviews de Board pour les immeubles “co-op” : A New York, il y a les condo et les co-op. L’achat d’un condo est plutôt similaire à ce que l’on connaît en France mais pour un co-op, on ne possède pas l’appartement en question mais des parts d’un immeuble (je sais - cela paraît complètement fou quand on est français!). On devient donc actionnaire de l’immeuble et on est sélectionné par le board de l’immeuble. Les chiens et les acheteurs ont intérêt à bien se tenir !