Les secrets de la fortune de Warren Buffet
Spoiler alerte : contrairement à ce qu'on pense, le pouvoir des intérêts composés n'explique pas tout...
“N'investissez jamais dans une entreprise que vous ne pouvez pas comprendre.”
Comme vous le savez, Warren Buffett, surnommé “l'Oracle d'Omaha”, est un homme d'affaires et philanthrope américain. Il est l'un des investisseurs les plus riches au monde avec une fortune estimée à 108 milliards de dollars.
Le plus fascinant c’est qu’il semble faire preuve d’une patience inébranlable et il n’est jamais là où on l’attend : quand tout le monde se tournait vers la Tech, il se tournait vers des “boring” businesses (cad “ennuyeux”) comme See’s Candies (fabricant de bonbons et chocolat), ou bien achetait des fermes et des actions dans John Deere (entreprise de tracteurs).
Contrairement à ce qu’on lit sur lui, ce n’est pas que grâce à la puissance des intérêts composés qu’il a bâti son empire. Voici ce que j’en pense :
1/ La puissance du temps long en investissement
Warren Buffett a commencé à investir à l'âge de 10 ans, en 1940. A première vue on peut se dire que sa richesse actuelle s’est faite graduellement, fait d’un dur labeur année après année. Mais s’il est un fait que Warren Buffett aime partager sur l’investissement, c’est celui de l'effet composé: le pouvoir de l’investissement est exponentiel. C’est ainsi qu’il a gagné plus de 96 % de sa fortune actuelle après l'âge de 65 ans !
Les intérêts composés en bref: supposons que vous placez 100$ dans un plan d'investissement qui rapporte un rendement annuel de 10% en moyenne. A la fin de première année, vous vous retrouvez avec 110$. Pour la seconde année, les intérêts vont être calculés sur 110$ au lieu de 100$, donc vous avez 121$, cycle suivant, 133$, cycle suivant 146$ et ainsi de suite.
Le temps est un véritable allier.
2/ SAVING : Il reste frugal
Malgré sa fortune, Warren vit toujours dans la maison d'Omaha qu'il a achetée pour 32 000$ en 1958. Et bien qu'il puisse se permettre d’avoir du personnel, dont un chef cuisinier, il prend son petit-déjeuner tous les matins chez McDonald's... où il ne dépense pas plus de 3,17$ !
Pas besoin d'être aussi économe pour gonfler votre compte bancaire, mais vous saisissez l’idée. Son lifestyle est plutôt simple et minimaliste.
3/ Le “VALUE INVESTING” dont le principe fondamental est de ne pas perdre d’argent
Il suit les principes de Ben Graham et David Dodd qui ont enseigné les principes du “value investing*”. Il n’investit que dans une douzaine d’actions au maximum, uniquement des entreprises qui ont un avantage concurrentiel durable, des bilans solides sur 5 à 10 ans (nous sommes loin des crypto et start ups!) et qu’il achète “en sold”. Sa martingale est d’acheter des actions dans des sociétés sous-évaluées, selon ses mots il achète “un billet de 10 dollars à 5 dollars”. (*C’est un concept beaucoup plus complexe bien entendu - dites moi en commentaire si vous souhaitez que je développe le value investing).
"La règle n° 1 est de ne jamais perdre d'argent. La règle n° 2 est de ne jamais oublier la règle n° 1. Quelqu'un est assis à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un a planté un arbre il y a longtemps. Si vous n'êtes pas prêt à posséder une action pendant 10 ans, ne pensez même pas à le posséder pendant 10 minutes." - Warren Buffett.
4/ La pierre angulaire de son empire: sa Holding Berkshire Hathaway Inc.
Berkshire qui est composé de sociétés d’assurance est LE véhicule ultime de sa stratégie d’investissement. L'élément vital de Berkshire Hathaway est ce que les initiés de l'industrie de l’assurance appellent le “float”. Il s'agit de toute les primes d’assurance versées par les clients et qui n'ont pas encore été utilisées pour couvrir des réclamations. Cet argent, aussi appelé réserve disponible, n'appartient pas réellement à la compagnie d'assurance. Pourtant, il reste disponible pour être investi comme bon lui semble par ses dirigeants. Pour vous donner une idée, Berkshire détient le géant de l’assurance automobile GEICO notamment et le “float” était de 147 milliards de dollars en 2021 ! Cette belle somme lui donne une puissance de frappe qu’il n’aurait jamais eu seul et lui permet de :
investir massivement en bourse dans des actions à dividendes
acheter des entreprises pour former le conglomérat que l’on connaît aujourd’hui.
C’est ainsi qu’il détient des filiales dans la confiserie (See’s Candies), la vente au détail, les chemins de fer, l'ameublement, la machinerie, la bijouterie, l'habillement, l'électricité et la distribution de gaz naturel.
Avec ce principe, Warren et Charlie, son Vice-Président (dont vous retrouverez le profil ici) ont construit un empire de $680 Milliards de dollars. Ils ont été moqués pour leurs investissements prudents et “low tech” mais Berkshire reste le septième plus grand composant de l'indice S&P 500 et la société la mieux classée dans le Forbes Global 2000. Leur entreprise est l'un des plus grands employeurs privés américains aux États-Unis.
Fun Fact, Berkshire ne verse pas de dividendes à ses actionnaires, mais Warren et Charlies adorent les actions à dividendes.
Si on résume son équation :
SAVING + VALUE INVESTING for Stocks and Business acquisitions + DIVIDENDS = WEALTH
Personnellement j’adhère vraiment au “value investing”. C’est ennuyeux pour certains car ça élimine les investissements à la mode comme les crypto et les start-ups mais c’est parfait pour une stratégie “buy and hold”. Cela requiert une vraie compréhension et analyse des entreprises dans lesquelles on investit, et une vraie conviction. Pour ceux qui veulent “voter avec leur argent” pour les entreprises à impact c’est une stratégie à explorer.
S’il y a une lecture à recommander pour apprendre à investir comme Warren Buffet, ce sont ses lettres aux actionnaires de BERKSHIRE HATHAWAY INC.
Voici un extrait de celle de 1980 où il parle des impacts de l’inflation à 12% et comment son business d’assurance est en train de décoller.
“For example, in a world of 12% inflation a business earning 20% on equity (which very few manage consistently to do) and distributing it all to individuals in the 50% bracket is chewing up their real capital, not enhancing it. (Half of the 20% will go for income tax; the remaining 10% leaves the owners of the business with only 98% of the purchasing power they possessed at the start of the year - even though they have not spent a penny of their “earnings”). The investors in this bracket would actually be better off with a combination of stable prices and corporate earnings on equity capital of only a few per cent.”
Et ses leçons de vie sur la curiosité, l’absence d’égo et l’envie d’aider les autres.
son conseil numéro 1 : Restez toujours rationnel.
“N'oubliez pas que la bourse est un maniaco-dépressif.”
...Mais si vous perdez :
“Si vous vous retrouvez dans un bateau qui fuit de manière chronique, l'énergie consacrée au changement de navire sera probablement plus productive que l'énergie consacrée à colmater les fuites.”
“La chose la plus importante à faire si vous vous retrouvez dans un trou est d'arrêter de creuser.”
Sur le value investing et comment le marché peut mal évaluer les choses :
“Le prix est ce que vous payez. La valeur est ce que vous obtenez.”
“Ne vous concentrez pas sur les fluctuations de prix à court terme. Concentrez-vous sur la valeur sous-jacente de votre investissement. “
“Méfiez-vous de l'activité d'investissement qui produit des applaudissements ; les grands mouvements sont généralement accueillis par des bâillements.”
“Le risque vient du fait de ne pas savoir ce que vous faites.”
“N'investissez jamais dans une entreprise que vous ne pouvez pas comprendre.”
Si cela vous a plu, merci de partagez autour de vous !